Poste de Commendement
SECOND, dit aussi «Premier Lieutenant»
Le second, qu’on appelle toujours ainsi, mais dont le grade réel sur un navire de guerre porte le nom de premier lieutenant, possède le deuxième poste clé sur un navire.
Ancienneté
Navires Marchand et de Guerre
On accède au poste de second juste avant celui de capitaine. Pour franchir ce dernier cap, le second a besoin de plus de chance que de compétence. Les circonstances doivent lui permettre de prendre du grade. Le capitaine peut par exemple venir à mourir, ce qui obligera le second à le remplacer pendant le reste du voyage, lui permettant de faire ses preuves. Les deux façons de passer de second à capitaine sont les suivantes. Tout d’abord, un armateur ou l’amirauté peut avoir un besoin urgent d’un capitaine et ne pas en trouver sur le moment, ils feront alors appel à un second. Enfin, le capitaine peut recommander fortement son second à l’amirauté ou à un armateur, s’il est apprécié pour son travail, la demande peut aboutir en quelques années. On peut commencer sa carrière de second à l’âge de trente ans et l’être encore à cinquante, à l’heure de prendre sa retraite.
Pirates
Le second est élu au même titre que le capitaine. Un second est choisi pour ses parfaites connaissances nautiques, sa grande expérience et ses capacités de commandement, peut être plus encore que le capitaine.
Autorité
Le second ne reçoit ses ordres que du capitaine. Il les transmet en les précisant au maître d’équipage, au Quartier-Maître et parfois au canonnier. Ses ordres sont sans réplique, même si le canonnier peut lui apporter des informations concernant les artilleurs et les batteries. Le second transforme un ordre venant du capitaine : « Nous allons virer de bord, faîtes donner la manœuvre », en : « Brasse carré. Choque les écoutes. Timonier, la barre dessus ». Alors que le navire commence à changer d’amure : « Timonier, virez lof pour lof. Brasse derrière, et leste ! Souque les écoutes de grand voile et de hunier, les amures au croc de lof ». Si le capitaine demande : « Nous allons aborder sur bâbord, facilitez la manœuvre. », le second transmet : « Préparez les grappins d’abordage sur bâbord. Cargue les cacatois et perroquet de fougue. Timonier, la barre un quart dessous. Maître Canonnier, distribuez un sabre, deux pistolets et une dague à chacun. Deux moucheurs sur la hune, deux grenadiers sur la grand-vergue ». Le capitaine n’a plus qu’à crier : « A l’abordage ! ». Le rôle du second à bord est essentiel, car si le capitaine est l’âme de l’équipage, le second en est le cerveau qui coordonne tous les membres. Sans lui, le navire ne peut plus du tout fonctionner. Pour cette raison, lorsque le second est hors d’état de commander, il est remplacé sur le moment par le capitaine. Celui-ci délègue ensuite ce rôle au canonnier, qui est le second lieutenant sur un navire de guerre.
Travail
Le second dirige les manœuvres et apporte au capitaine tous les renseignements nécessaires à l’élaboration de la stratégie. Il envoie donc son enseigne signaler les avaries dans la mâture, ainsi que les pertes parmi les gabiers. Lorsque les gabiers sont pris de panique par tout le sang et la chair qui couvrent le pont de rouge, il tache de les faire retourner au travail.
Le second est chargé à bord, sur les navires de guerre et marchands, de maintenir la discipline, tâche qui revient au Quartier-Maître sur les navires pirates. Il informe le capitaine des incidents, afin qu’ils soient consignés sur le livre de bord et que le capitaine puisse intervenir. Le capitaine évite en général de discréditer son second, mais peut tenter de rectifier le tir en douceur.
LE SECOND ET L’ARTILLERIE
Le second n’est pas directement touché par les ordres du capitaine concernant l’artillerie, mais peut en tenir compte lors de ses manœuvres en jouant par exemple sur la gîte du navire pour faciliter la recharge de pièce. En effet, les servants de pièces commencent la recharge de pièce en reculant le canon, l’éloignant du sabord, et la termine et rapprochant à nouveau le canon de son sabord. Ce travail leur serait facilité, pour un tir sous le vent, si le navire contre gîtait ou au moins ne gîtait pas trop au début de la recharge, et s’il gîtait juste avant le tir. La gîte au début de la charge est bien plus essentielle car les palans servant à manipuler le canon permettent de le rapprocher du sabord, mais pas de l’en éloigner. Tout second peut prendre des initiatives lorsque le capitaine est dans sa cabine, malade, blessé ou ne devant pas être dérangé. Il doit par contre, bien entendu, prendre les responsabilités des ordres qu’il donne. Si le capitaine meurt en combat, il est instantanément remplacé par le second, qui joue en plus son propre rôle. Toutefois, la perte du capitaine sur un navire, quel qu’il soit, handicape très fortement l’équipage, qui perd toute sa confiance en lui. En combat, le second doit veiller à l’application de la stratégie établie par le capitaine. Une fois de plus, il ne se contente pas de transmettre des ordres, mais les précise et leur donne corps en les assignant aux bonnes personnes. Le second commande une unité de taille respectable, environ la moitié de l’équipage.
Devoirs
Le second doit effectuer son quart de nuit, à moins d’un ordre venant expressément du capitaine. Le second est tenu aux mêmes lois, sur un navire pirate, que le capitaine quant à sa compétence et son absence de privilèges.
Droit
Sur un navire pirate, le second a droit à une part et demi de prise.